Governing gold extraction in French Guyana : issues and tensions around the unsustainability of the mining sector. L'insoutenable gouvernement du secteur minier. Enjeux et tensions autour de la mine d'or en Guyane En Fr

Résumé En Fr

This thesis explores how a sector that is highly controversial from a socio-environmental point of view, the Guyanese mining sector, is governed from the central state in the context of the ecological crisis. This study is based on an analysis of the instruments governing mining activities and their institutionalization, as well as on some forty interviews with administrative, political, economic and civil society stakeholders. Noting the rise of sustainability, studied through the three dimensions of ecologisation, participation and territorialisation, as a public policy referential of the environmental state, this thesis analyses its insufficient integration into the mode of regulation of gold mining activities in French Guiana, and the consequences of these shortcomings. The conflict surrounding the Montagne d'Or industrial mining project is symptomatic of a sector that is unable to transform itself sufficiently to remain acceptable. Indeed, constant attempts to reconcile sustainability with the sector's economic development objectives make the mine difficult to govern. A study of the reform of the mining law, justified by the need to improve the sustainability of mining activities, confirms the impossibility of responding to this sustainability injunction in the absence of a transformation of paradigms guiding the government of this sector.

Cette thèse propose d'explorer la manière dont un secteur très controversé d'un point de vue socio-environnemental, le secteur minier guyanais, est gouverné depuis l'État central au regard de la crise écologique. L'analyse des instruments encadrant les activités minières et de leur institutionnalisation, ainsi que la mobilisation d'une quarantaine d'entretiens menés avec des acteur·rices des mondes administratif, politique, économique et de la société civile nourrissent cette étude. Constatant la montée en puissance de la durabilité, étudiée à travers le triptyque écologisation, concertation et territorialisation, comme référentiel d'action publique de l'État environnemental, la thèse analyse son insuffisante intégration au mode de régulation des activités aurifères en Guyane et ses conséquences. Le conflit autour du projet de mine industrielle de Montagne d'or apparaît ainsi symptomatique d'un secteur qui ne parvient pas à se transformer suffisamment pour rester acceptable. En effet, la recherche permanente de conciliation entre soutenabilité et objectifs économiques de développement du secteur rend la mine difficilement gouvernable. Dès lors, du côté de l'exécutif, le manque de portage politique et de volonté d'aller à l'encontre d'une élite politico-économique locale en faveur de la mine conduit à une impasse. L'étude de la réforme du code minier, justifiée par la nécessité d'améliorer la durabilité du secteur, confirme quant à elle l'impossibilité de répondre à l'injonction à la soutenabilité en absence de changement paradigmatique des logiques sous-jacentes.