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Résumé 0

[...] Cette démarche est celle d’une création située depuis l’expérience minoritaire. Signifiant l’expérience du vide, elle est celle qui naît d’un trou béant dans la représentation, de la particularisation et de l’essentialisation. C’est le constat de l’absence, de ce qui n’est pas montré à voir et de ce qui ne peut être vu ; c’est, face à ce vide, le besoin de se raconter, de combler le silence, que je lis dans l’acte créateur de celles et ceux pour qui créer, j’entends par là écrire, désigner, filmer, informer toute dynamique productive de sens donc, apparaît à un moment donné, pour une génération donnée comme une urgence. Observer et révéler par la création sa propre invisibilité apparaît comme un ressort commun aux artistes racisés. […] Ce sont un ensemble de discours qui sont produits pour se rendre présent, pour se dire soi même et échapper à l’inexistence. Cette absence, lorsqu’elle ne produit pas simplement l’oubli, fait advenir une véritable soif de revanche qui prend corps dans le déploiement d’identités critiques et créatives. […] L’approche de l’identité selon Stuart Hall est celle d’une identité comme trajectoire. Elle guide ce que nous devenons. Cette approche me parle et m’amène à penser que les identités et notamment celles issues des marges, déjouent les rapports de pouvoir en investissant et en inventant de nouveaux espaces esthétiques et de nouveaux référentiels. […] L’identité minoritaire, subjectivant les individus dans leurs rapports sociaux, les conduit du même coup à se constituer en communautés et à créer une nouvelle narration. Ce sont ces nouvelles histoires, ces manières renouvelées de se raconter que ce mémoire se propose d’explorer.