The Guimet Museum’s « Kafir » Statues: Imperial Competition and the Politics of Diplomatic Gifts in Early 20th-Century Afghanistan Les statues dites « kafirs » du musée Guimet : politique des dons et compétitions impériales dans l’Afghanistan du début du XXe siècle En Fr

Fiche du document

Date

2024

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/11vhi

Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess



Sujets proches En

Statuary

Citer ce document

Daniel Foliard, « Les statues dites « kafirs » du musée Guimet : politique des dons et compétitions impériales dans l’Afghanistan du début du XXe siècle », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/11vhi


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

For years, visitors to the Musée Guimet were bound to notice the two wooden statues enthroned in the institution's entrance hall. However, the information label explained their journey from Afghanistan to Paris in a rather elliptical manner. This article reopens the case of the gift of several sacred statues looted by the army of the Emir of Afghanistan ʿAbd al-Raḥmān Khān in the mid-1890s during the conquest of "Kāfiristān" (the "land of the heathens"). The so-called “Kafirs” were non-Muslim peoples whose supposed Aryan origins fed Rudyard Kipling’s inspiration as well as the imagination of the many of the explorers of this remote area of the Hindu Kush. These populations were forced to convert to Islam and were partially deported by the Emir. The region was renamed Nuristān ("the land of light") to mark the disappearance of religious practices considered contrary to Islam. A few pieces of local religious statuary were taken away by the troops and displayed in the Emir's residence in Kabul, while other pieces were destroyed on the spot. Some of these statues were then donated by Ḥabībullāh, then Emir of Afghanistan to France in the 1920s, much to the irritation of British authorities. After decades of well-maintained and consolidated diplomatic connections between British India and Afghanistan, the donation of the statues could be interpreted as one of the many symptoms of a degraded relationship. This article analyses the trajectory of heritage objects from Nuristān to their subsequent transformation into early Afghan heritage and their donation to France through the prism of the complex trans-imperial relations that shaped the area at the turn of the 20th century.

Depuis des années, les visiteurs du musée Guimet n’ont pas pu manquer de remarquer les deux statues de bois qui trônaient dans le hall d’entrée de l’institution. Les explications portées à leur attention restaient toutefois très elliptiques quant à leur trajectoire depuis l’Afghanistan vers Paris. Cet article propose de rouvrir le dossier du don de plusieurs statues sacrées pillées par l’armée de l’émir d’Afghanistan ʿAbd al-Raḥmān Khān au milieu des années 1890 lors d’une campagne contre les populations du « Kāfiristān » (la « terre des païens »). Ces peuples non-musulmans, dont l’origine aryenne supposée nourrit l’inspiration de Rudyard Kipling et de bien des explorateurs de cette zone isolée de l’Hindu Kush, furent convertis de force et déportés lors d’une opération militaire particulièrement brutale. La région fut rebaptisée Nuristān (« le pays de la lumière ») pour saluer la disparition de pratiques religieuses considérées comme contraires à l’Islam. Une partie de la statuaire locale fut détruite sur place, quelques pièces furent emportées par les troupes pour être exposées dans la résidence de l’émir à Kabul. Certaines de ces statues, convoitées par les archéologues de plusieurs pays européens, furent ensuite données par l’émir Ḥabībullāh à la France dans les années 1920 au grand dam des autorités britanniques. Elles virent dans ce don le signe d’une évolution importante de leurs relations avec le royaume afghan, elles-mêmes régulièrement entretenues et consolidées depuis le XIXe siècle par des échanges réguliers de présents. Cet article utilise cette étude de cas pour repenser la place des dons d’objets patrimoniaux et leurs muséifications successives au prisme des relations trans-impériales complexes qui caractérisent la zone afghane au tournant du XXe siècle.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en