2006
Cairn
Hendrik Birus, « Das « heitre Bild des Glaubens » in Goethes Hafis Nameh », Études Germaniques, ID : 10670/1.8x91uh
Contrairement à un point de vue courant, le Divan occidental-oriental ne témoigne nullement de l’incompréhension, voire du désintérêt dont Goethe aurait fait preuve à l’égard des dimensions religieuses de la poésie persane classique. En réalité, ce qui rend Hafis, le plus grand poète lyrique persan, particulièrement intéressant aux yeux de Goethe, c’est le fait qu’il soit et un esprit libre et un « mainteneur de Coran » (comme l’indique son nom). Dans la mesure où il se reconnaît dans l’« image sereine de la foi » donnée par Hafis, cette proximité du sacré et du profane apparaît précisément comme caractéristique du Buch Hafis/Hafis Nameh du poète allemand. Se situant pleinement dans la tradition de l’herméneutique biblique du protestantisme, Goethe prend parti, dans le débat, entre interprètes de Hafis, pour une compréhension libérale de ses ghazels auxquels cependant, au bout du compte, il ne dénie pas la possibilité d’une interprétation plurielle, voire mystique.