15 juin 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/11u01
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/
Marceau Forêt et al., « Nouvelle alliance entre science et fiction », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.4000/11u01
Depuis les années 2010, de plus en plus de chercheur·euses en sciences sociales intègrent l’écriture fictionnelle et spéculative à leurs pratiques scientifiques de façon à penser les enjeux écologiques hors des grands partages de la modernité. En reprenant l’appellation “fabulation spéculative” pour définir ce nouveau mode de recherche, nous proposons d’en jeter les bases théoriques dans une approche interdisciplinaire. Cet article s’attèle d’abord à historiciser le courant en étudiant son contexte d’émergence et ses diverses influences, puis à caractériser ses contours poétiques en prenant appui sur trois œuvres paradigmatiques : L’effondrement de la civilisation occidentale (2014) d’Erik M. Conway et de Naomi Oreskes, les “Histoires de Camille” (2016) de Donna Haraway et Autobiographie d’un poulpe (2021) de Vinciane Despret. Il s’agit en somme de montrer les déplacements que ce mode de recherche exerce sur la fiction afin d’en révéler le potentiel épistémologique, poétique et politique.