"Migrants passeurs" et développement local

Résumé En Fr

«Crossing over migrants» in local development. This paper will explore the links between the presence of post-colonial populations in France and the development of their countries of origin. Its central hypothesis will be that in order to realise their migratory projects, including individual or collective development projects, migrants inscribe themselves in an orignal way in the receiving countries while maintaining a co-presence in the departure ones. These development entrepreneur migrants contribute to important evolutions in their life space, from a social as well as spatial point of view. Such a territorial reconstruction is particularly significant in West African areas with a strong migratory tradition. But it is also confronted to decentralisation polities, as well as to the emergence in sending milages of multiple forms of participation in local development. Such changes thus somehow question this role of “developer-migrant” they had succeeded in imposing in the 80s so as to overcome the deficiencies of their countries of origin’s states.

Cet article propose de lier les questions de la présence des populations post-coloniales en France à celle du développement de leur pays d’origine. L’hypothèse testée sera la suivante : les migrants pour réaliser leurs projets migratoires, dont des projets de développement individuels ou collectifs, s’intégrent de façon originale dans les pays d’arrivée tout en maintenant une co-présence dans les pays de départ. Ces migrants entrepreneurs du développement contribuent à faire évoluer leur espace de vie, tant d’un point de vue social que spatial. Cette reconstruction territoriale est particulièrement significative dans les régions d’Afrique de l’Ouest à forte tradition migratoire. Mais elle est aussi confrontée aux politiques de décentralisation, à l’émergence dans leurs communes d’origine de multiples formes de participation au développement local, contestant d’une certaine manière cette fonction de “migrant-développeur“, qu’ils avaient pourtant imposée dès les années 1980 face aux carences des Etats de leur pays d’origine.