19 décembre 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.3917/migra.198.0005
http://creativecommons.org/licenses/by-nc/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Vincent Geisser, « Gaza, les déplacements comme politique d’anéantissement: Face à l’horreur, le devoir de parole », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/migra.198.0005
Loin de protéger les civils palestiniens des conséquences drama-tiques des opérations militaires d’Israël et du contrôle autoritaire du Hamas, les déplacements incessants et systématiques conduisent à les insécuriser davantage sur le plan psychologique et humanitaire. Au total, c’est près de 90 % de la population gazaouie qui a été dé-placée, soit 1,9 million de Palestiniens, qui n’ont eu aucune possibilité de revenir chez eux ou de s’installer dans des zones sûres. Les ordres d’évacuation — plusieurs centaines émis par l’armée israélienne depuis le 13 octobre 2023 —– ont constitué, en réalité, des déplacements forcés, l’euphémisation des formules étant une manière pour les autorités israéliennes d’entretenir l’illusion qu’elles se conformaient au droit international (Convention de Genève), voire sur registre plus cynique, de se construire une image de « protecteur » des civils palestiniens face à la « tyrannie du Hamas », argument repris en boucle par de nombreux hommes politiques et médias français.