1970
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Yves Alméras, « Les Terebratulidae du Dogger dans le Mâconnais, le Mont d’Or lyonnais et le Jura méridional. Étude systématique et biostratigraphique. Rapports avec la paléoécologie. 1er fascicule », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon (documents), ID : 10670/1.903988...
Étude paléontologique de 25 genres (dont 13 nouveaux) et de 107 espèces (dont 42 nouvelles) de Terebratulidae (Brachiopoda), qui ont été récoltées dans 102 gisements du Mâconnais (34), du Mont d'Or lyonnais (5) et du Jura méridional (63). Ces gisements appartiennent à des séries allant du Bajocien moyen au Callovien moyen, la partie supérieure de ce dernier étage et le Bajocien inférieur étant très pauvres en brachiopodes. La morphologie et les caractères internes des espèces ont été étudiés par les méthodes classiques, qualitatives, de la paléontologie, ainsi que par les méthodes biométriques et statistiques indispensables lorsqu'on dispose de grands échantillons comportant des individus à différents stades du développement. L'influence de l'ontogénèse dans l'expression de la morphologie des coquilles, le rôle de l'âge des individus dans la forme du crochet, dans la morphogénie des commissures latérales et frontale sont envisagés. L'ontogénie de la commissure frontale constitue un critère très important de discrimination générique. L'étude des caractères anatomiques a posé le problème du choix des exemplaires sectionnés et a montré la nécessité de leur figuration. Elle a aussi montré qu'un caractère à une cote donnée présente beaucoup moins d'intérêt que la connaissance de la succession des différents aspects de ce caractère dans l'espace (mise à jour par l'usure progressive de la partie postérieure des coquilles). Les caractères internes présentent une variabilité importante, tant qualitative que quantitative ; les plus caractéristiques (parce que moins ou non liés à la taille des coquilles) sont la forme du processus cardinal et des plaques cardinales, la présence d'euseptoïdium, les hauteurs relatives des processus cruraux et de la boucle au niveau de la bandelette transversale ainsi que la longueur du brachidium. Une hiérarchie des critères morphologiques et anatomiques a pu être établie. Chaque genre, chaque espèce ont été définis par un faisceau de ces deux sortes de critères, afin de pouvoir par la suite déterminer n'importe quelle forme adulte sans avoir à pratiquer de nouveaux meulages de coquilles. Le Mâconnais et le Jura méridional, qui constituaient un même bassin au Jurassique moyen, présentent des successions stratigraphiques détaillées très voisines, avec de nombreux gisements étagés riches en brachiopodes, et permettant la comparaison de populations isochrones et hétérochrones. Ceci a conduit à l'établissement d'une échelle biostratigraphique, à la détermination de l'évolution des Terebratulidae (phylogénèse au niveau de l'espèce, du genre, de la famille ; traits essentiels de la phylogénèse des Terebratulidae du Dogger) et à un essai de reconstitution du cadre paléogéographique et des conditions de milieu dans lesquelles ont vécu ces organismes au cours du Jurassique moyen. Afin que l'échelle de brachiopodes proposée puisse pallier le manque de céphalopodes, et être utilisée sans trop de difficultés par le non-spécialiste, la détermination des espèces caractéristiques peut se faire, au moins en première approximation, d'après les seuls caractères morphologiques. Dans les cas douteux, il faudra toutefois faire appel aux caractères anatomiques pour éviter les graves erreurs que l'on pourrait commettre en présence d'espèces homéomorphes hétérochrones. Ce risque est ici fortement diminué, les horizons étant définis par l'association de divers genres et espèces. Un développement sur les cas d'homéomorphie rencontrés et sur le dimorphisme chez les brachiopodes complète les résultats obtenus.