24 mai 2024
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Alessandro Stanziani, « La bataille mondiale des semences », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/mult.095.0147
En février 2024, le Parlement européen a voté l’autorisation partielle d’utilisation des NGT ( New Genomic Techniques ). À la différence des OGM, interdites, les NGT ne visent pas à injecter dans une plante les gènes d’une autre, mais à modifier le séquençage de son propre génome en imitant l’évolution génétique « spontanée » qui ne prend plus des milliers d’années, mais quelques minutes. Du coup, elles sont peu « traçables ». Les techniques d’hybridation ont, depuis les années 50, été imposées aux agriculteurs du Nord puis du Sud au prétexte de meilleurs rendements pour nourrir le monde et, aujourd’hui, de la protection de l’environnement. En fait, les semences hybrides sont brevetées et constituent une rente exceptionnelle pour les industries chimiques et pharmaceutiques, tout en maintenant dans la dépendance de leur utilisation les paysans du monde entier astreints à l’industrialisation agricole, ce qui provoque de profondes inégalités. Il s’agit de briser le lien mortel qui soumet les États (qui leur accordent un soutien massif) aux entreprises privées qui s’approprient les brevets.