« Nous choisissons l'État » d'« INSP écologie » et l'appel à « déserter » d'AgroParisTech : deux discours de conversions écologiques contestataires

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15 janvier 2025

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Gauthier Simon, « « Nous choisissons l'État » d'« INSP écologie » et l'appel à « déserter » d'AgroParisTech : deux discours de conversions écologiques contestataires », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.908e8d...


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Résumé Fr

Vous vous trouvez au milieu d'une révolution de même dimension que celle des temps modernes au XVII e siècle. Brusquement, la question dans les arts, en religion, la question politique et la question économique, sont bouleversées par l'irruption, par l'intrusion comme dit Isabelle Stengers, de cette Terre qui s'émeut.Voici ce que déclarait Bruno Latour dans la leçon inaugurale de rentrée à Sciences Po en 2019. Le sociologue et philosophe présente cette situation comme relevant à la fois de la « tragédie » et de la « chance » aux nouveaux étudiants de l'institution.À la différence de l'entrée, à la sortie, les élèves ont la parole, parfois contestataire. En 2022, l'écologie s'est (ré)invitée dans des discours de fin d'études de grands établissements français : à AgroParisTech le 30 avril avec un retentissant appel à « déserter », à l'Institut national du service public en octobre (INSP, ex-ENA) d'élèves qui « choisissent l'État ». Si la contestation se conjugue au même mode écologiste, le temps n'est pas exactement le même. Alors que la cérémonie de sortie de l'INSP avait habituellement lieu à huis clos, l'administration l'a rendue publique, pour marquer ce moment solennel où les élèves s'engagent à servir l'État pendant (au moins) 10 ans. Cependant, l'objectif des trois élèvesfonctionnaires du collectif « INSP écologie » est moins de s'autocongratuler, comme il est généralement d'usage dans ce genre d'évènement, que d'interpeller leurs camarades. « Désolé d'avoir cassé l'ambiance », déclare l'un d'eux au pupitre, avant qu'un autre ne poursuive : Sur les sujets environnementaux, il est toujours plus facile de se taire et de s'abstenir. On a toujours de bonnes raisons : les contraintes budgétaires, le devoir de réserve, la peur des précédents, le risque de déplaire… Mais être loyal c'est aussi dire à son supérieur ce qu'il ne veut pas entendre. Rappelons les possibles, les alternatives. Ne laissons personne tranquille. Aucun collègue, aucun chef, aucune structure. Appuyons-les, aidons-les à être plus critiques, créatifs, radicaux. 1 Du côté d'AgroParisTech, malgré une entrée au rythme entraînant de « Wati by Night » de Sexion d'Assaut, les mines et le ton sont aussi graves, voire plus. Les jeunes diplômés du collectif « Des agros qui bifurquent » affirment vouloir « déserter », eux qui viennent pourtant de recevoir un diplôme prestigieux, garantie d'un avenir professionnel et matériel confortable. Leur démarche fait débat, polarise, considérée comme un acte contestataire « courageux » et « inspirant » pour certains, « lâche » et « individualiste » pour d'autres 2 . Elle

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