Like other professions facing the challenge of automation, the existence of “digital therapy” will provoke skepticism and concern among psychotherapists. The emphasis on “scientific proof of effectiveness” risks sterilizing the debate by dismissing any opposition as an ideological stance. Above all, it is difficult to justify dismissing clinical studies outright, given their significance in political decision-making and the current hierarchy of probative values. They need to be examined as objectively as possible. We then see what they attest to in terms of the very measured effectiveness of the Deprexis software, chosen as an example precisely because it claims to be validated. On the other hand, the results obtained in these studies also deserve to be examined closely, as they contain so many indications as to what psychotherapy actually is. They stem from a “popular” conception of psychological care, which is based on a classical medical epistemology that is clearly outdated in the context of efficient psychotherapies. This calls for new models centered on the eminently human concept of the therapeutic alliance: the “tender current” could be one of these, or a summary of them.
Al igual que las otras diversas profesiones que se enfrentan al desafío de la automatización, la existencia de una « terapia digital » suscitará escepticismo e inquietud entre los psicoterapeutas. La « prueba científica de la eficacia », sobre la cual se insiste, corre el riesgo de esterilizar el debate al convertir cualquier oposición en una postura ideológica. Descartar de plano los estudios clínicos es particularmente difícil de justificar, dado el peso de estos en la toma de decisiones políticas y en la actual jerarquía de valores probatorios: hay que examinarlos con la mayor objetividad posible. Vemos entonces lo que demuestran sobre la eficacia del programa informático Deprexis, elegido como ejemplo porque reclama una eficacidad validada. Por otra parte, también vale la pena examinar los resultados obtenidos en estos estudios, ya que revelan muchas indicaciones sobre lo que es, en el fondo, la psicoterapia. Proceden de una concepción « popular » de la atención psicológica, que responde a una epistemología médica clásica claramente desfasada en el contexto de las psicoterapias eficaces. Esto exige nuevos modelos centrados en el concepto eminentemente humano de la alianza terapéutica: la « corriente suave » podría ser uno de ellos, donde resumirlos.
À l’instar de diverses professions confrontées au défi de l’automatisation, l’existence d’une « thérapie numérique » suscitera scepticisme et inquiétude chez les psychothérapeutes. La « preuve scientifique d’efficacité », mise en avant, risque de stériliser le débat en renvoyant toute opposition à une posture idéologique. Balayer d’un revers de main les études cliniques est surtout difficile à justifier, du fait de leur poids dans la décision politique et dans la hiérarchie actuelle des valeurs probantes : il faut les examiner le plus objectivement possible. Nous voyons alors ce qu’elles attestent d’efficacité très mesurée du logiciel Deprexis choisi à titre d’exemple car, justement, se réclamant d’une efficacité validée. D’autre part, les résultats obtenus dans ces études méritent aussi qu’on s’y attarde tant ils recèlent d’indications sur ce que serait, au fond, la psychothérapie. Ils procèdent d’une conception « populaire » du soin psychique, laquelle répond d’une épistémologie médicale classique, manifestement dépassée dans le cadre des psychothérapies efficientes. Ceci invite à penser de nouveaux modèles centrés sur le concept éminemment humain d’alliance thérapeutique : le « courant tendre » pourrait être un de ceux-ci, ou les résumer.