2007
Jean-Baptiste Arrault, « Le rôle de la reconnaissance dans l'élaboration de la connaissance géographique: Aperçus généraux et application au cas de l'Antarctique », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.91g071
Dans les récits d'exploration, le terme reconnaissance a souvent été pris comme synonyme d'exploration. A une époque charnière, autour de 1900, et à partir d'un corpus limité, le discours géographique tel qu'il trouve à s'exprimer dans les Annales de Géographie, où le récit d'exploration est bien présent sans être toutefois exclusif, cet article voudrait étayer l'idée selon laquelle on ne pourrait réduire le sens de reconnaître à sa dimension d'exploration : il faudrait au contraire prêter attention à la polysémie du terme, notamment à son rapport au connaître, prendre au sérieux le moment de la reconnaissance dans le processus même d'élaboration de la connaissance géographique. Nous discutons ici l'hypothèse que, dans cette élaboration, avant le temps du connaître, se loge un temps du reconnaître, le temps du test des conjectures, le temps de la confrontation entre l'hypothèse et la réalité géographique. Si la première partie se veut de portée théorique générale, la seconde propose une étude de cas sur l'Antarctique, qui se trouve être, autour de 1900, la dernière grande tâche blanche sur le globe.