2013
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Patrick Beillevaire, « Présences françaises à Okinawa: de Forcade (1844-1846) à Haguenauer (1930) », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.925djz
Avant-poste vers le Japon et possible point d’appui naval et commercial en Extrême-Orient, Okinawa fut l’objet d’un intérêt soutenu de la part de la France au milieu du XIXe siècle. Entre 1844 et 1862, huit prêtres des Missions étrangères y résident pour étudier la langue japonaise. Les pressions exercées par la marine nationale sur le royaume des Ryûkyû en vue d’un traité alarment suffisamment le gouvernement shôgunal pour que celui-ci, dès 1846, infléchisse secrètement sa politique de fermeture. Un accord n’est toutefois conclu qu’en 1855. Ces précédents et la présence de Français à Okinawa conduisent Shimazu Nariakira, daimyô de Satsuma et suzerain des Ryûkyû, à se tourner vers la France pour établir des liens commerciaux avec l’Occident, projet que sa mort soudaine annule in extremis. En 1878, les opposants à l’annexion du royaume font appel, mais en vain, à la diplomatie française. Un demi-siècle plus tard, le linguiste et anthropologue Charles Haguenauer entreprend une recherche approfondie à Okinawa dont la culture apparaît alors comme un reflet de celle du Japon antique.