2024
Cairn
Claire Ginestet et al., « Nouveautés dans la prise en charge des angiodysplasies digestives », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.92e68e...
Les angiodysplasies sont les lésions vasculaires les plus fréquentes du tube digestif. Elles surviennent essentiellement chez les patients âgés ou présentant des facteurs de risque tels que le rétrécissement aortique (syndrome de Heyde), l’insuffisance rénale, la cirrhose et la maladie de von Willebrandt. Leur mode de révélation principal est un saignement occulte ou extériorisé. Du fait de leur localisation préférentielle jéjunale et colique, leur diagnostic se fait dans la majorité des cas au cours d’une gastroscopie ou d’une coloscopie. Dans le cas d’une suspicion de saignement de l’intestin grêle, l’examen de référence est la vidéocapsule endoscopique. Une méta-analyse a montré que son rendement diagnostique était maximal lorsqu’elle était réalisée dans les 48 heures suivant un évènement hémorragique extériorisé. Cette donnée est désormais intégrée aux recommandations européennes. Cet examen idéal en termes de tolérance pour le patient peut mettre à l’épreuve la patience et l’expertise du gastroentérologue du fait de sa lecture fastidieuse et chronophage. Le développement exponentiel de l’intelligence artificielle se met au service de la vidéocapsule et permet d’améliorer les performances diagnostiques tout en réduisant le temps de lecture. Le traitement de première intention des angiodysplasies digestives est la coagulation au plasma argon. L’entéroscopie profonde est l’examen endoscopique clé pour le traitement des angiodysplasies grêliques. Depuis 2016, l’entéroscopie motorisée spiralée était la grande nouveauté permettant un accès plus aisé à l’intestin grêle tout en diminuant la durée de la procédure. Mais, elle a été retirée du marché en juillet 2023 du fait de la survenue d’évènements indésirables graves (perforations digestives). Davantage de centres doivent s’équiper en entéroscopie double-ballon en France.Dans les situations d’échec du traitement endoscopique, l’essai contrôlé randomisé OCEAN a récemment apporté la preuve de l’efficacité des analogues de la somatostatine, avec une diminution des besoins transfusionnels. La thalidomide est une option de traitement également intéressante comme démontré dans un essai contrôlé randomisé publié en novembre 2023. La thalidomide diminue les récidives hémorragiques après un traitement de 4 mois et semble maintenir son effet l’année suivante. Dans le cas particulier du syndrome de Heyde, le remplacement de la valve aortique par voie percutanée (TAVI) diminue également les besoins transfusionnels.