22 mai 2024
Aurélien Wasilewski, « William Robinson (1838-1935), Garden Beauty and the Sublime », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.935vwd
Cet article se penche sur les pratiques de jardinage prônées par William Robinson (1838-1935), un jardinier et rédacteur en chef de magazines consacrés au jardinage à la fin de l’époque victorienne. Il démontre que ces pratiques gagnent à être interprétées dans le contexte de la réception des théories esthétiques d’Arthur Schopenhauer, en particulier sa définition du sublime. Le propos montre comment les avancées des sciences naturelles et humaines, notamment la géologie et l’archéologie, ont transformé la perception et la représentation de l’espace et du temps, et qu’elles sous-tendent la compréhension qu’a Robinson du monde, de l’esthétique hortésienne et des pratiques de jardinage. L’article explique comment la fréquentation des plantes a conduit à une meilleure compréhension du règne végétal et à la prise de conscience d’une continuité entre les humains et le monde. L’expérience de ne faire qu’un avec le monde est celle du sublime, spécialement après que les sciences évolutionnistes en eurent révélé l’immensité dans l’espace comme dans le temps. En conséquence, le jardin et ses représentations s’en trouvèrent modifiés et intégrèrent le mélange de considérations spatiales et temporelles des théories de l’évolution dans le style plus « libre » de jardin que Robinson défendait.