2015
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Peter Marquis, « “Une métaphore pour tout le reste”. Le baseball aux États-Unis : mutations d'une culture populaire (1910-2013) », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.93r2m2
En France, le baseball est un sport méconnu, peu pratiqué, entr’aperçu dans les films et les séries venus des Etats-Unis . Pourtant il constitue depuis les années 1910 un élément central de la culture populaire américaine. Son essor fut inséparable de celui de l’industrie du spectacle et des médias de masse. Il fut aussi au cœur de l’identité des villes et de ce que les Américains percevaient comme leur « culture partagée » (Levine), du moins jusqu’à la fin des années 1950. Aujourd’hui, on constate un recul de sa popularité comme sport, mais aussi de sa signification comme symbole des valeurs nationales. Liée à de nombreux facteurs contextuels (démographie, nouvelle économie, nouvelle urbanité), ce déclin est en fait une mutation qui laisse entrevoir un nouvel âge du baseball comme métaphore des malaises contemporains. L’objet de cet article est donc d’interroger les mutations du baseball dans une culture populaire américaine elle même changeante. L’expression « culture populaire », bien qu’à la mode, connaît des définitions contradictoires (Fiske, Kammen, Lahire, Cullen). Nous retiendrons celle, composite, d’ensemble des pratiques de loisirs non légitimées par les arbitres du goût et dont les praticiens se sentent possesseurs. C’est pourquoi le fil rouge de cet essai sera la tension irrésolue entre possession et dépossession d’un artefact perçu comme populaire.