Épilepsie et électroencéphalographie dans la psychiatrie et la neurologie suisses (1930-1960)

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2013

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Vincent Pidoux, « Épilepsie et électroencéphalographie dans la psychiatrie et la neurologie suisses (1930-1960) », Bulletin d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie, ID : 10670/1.93r6to


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Dans cette contribution, je propose d’explorer le rôle institutionnel, scientifique et clinique de l’électroencéphalographie (EEG) dans l’étude et la prise en charge de l’épilepsie, entre neurologie et psychiatrie, des années 1930 aux années 1960. En Suisse, si une épileptologie se développe à partir de la fin des années 1940 par le biais de l’EEG, on doit l’introduction de cette technique à la psychiatrie, à partir des années 1930. En tenant compte de l’apport de la psychiatrie suisse et de la lente reconnaissance de la neurologie en tant que discipline institutionnalisée, je propose quelques éléments historiques d’une clinique psychiatrique de l’épilepsie et de sa « neurologisation ». Au cœur des réflexions et des pratiques de certains psychiatres suisses spécialistes de l’EEG, s’inscrit un souci constant de prise en charge globale des patients et d’une intégration de l’EEG en tant qu’outil complémentaire de la clinique. C’est à partir du début des années 1960 que l’EEG et l’épilepsie deviennent respectivement une des méthodes d’investigation clinique et une des pathologies privilégiées par la neurologie. Si quelques cas d’épilepsie dite « essentielle » sont toujours diagnostiqués à l’heure actuelle et pris en charge dans les hôpitaux psychiatriques, plusieurs facteurs tels que l’innovation technique, l’autonomisation de la neurologie comme spécialité médicale reconnue, les considérations de coûts d’hospitalisation, le raccourcissement des séjours des patients et la mise en avant d’une approche ambulatoire de l’EEG en épileptologie, vont peu à peu tarir l’expertise et l’intérêt des psychiatres hospitaliers pour l’EEG et l’épilepsie.

In this article, I briefly explore the institutional, scientific and clinical contribution of electroencephalography (EEG) to the understanding and care of the epileptic patients between neurology and psychiatry, from the 1930s to the 1960s. In Switzerland, though epileptology has developed since the end of the 1940s thanks to the EEG, the latter has been introduced in the country since the 1930s. Taking into consideration the part that Swiss psychiatry has played and the rather slow development of neurology as an autonomous discipline, I propose some historical insights about a psychiatric approach to the epilepsy clinic, and about its process of « neurologisation ». At the heart of some psychiatrists’ reflections and practices, a constant attention has been paid to global understanding and care of patients as well as an integration of the EEG as an additional clinical tool. Since the beginning of the 1960s, EEG and epilepsy have been respectively considered as an important investigation tool and one of the central pathologies belonging to neurology. Even though some « idiopathic » epilepsies have been until recently diagnosed and managed in psychiatric hospitals, several factors has played a key role in running out hospital-based psychiatrists’ interests and expertise about EEG and epilepsy: technical innovation, development of neurology as an autonomous and recognised discipline, efficiency in healthcare, shortening of hospital stays, or the development of outpatient care EEG investigations in epileptology.

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