2015
Cairn
Antoine Vauchez, « La politique (tout) contre le Marché ? : Jalons pour une sociohistoire de l’écono-politique de l’Union européenne », Idées économiques et sociales, ID : 10670/1.9415cb
Qui douterait encore aujourd’hui de l’existence, à l’échelon européen, d’un véritable centre de pouvoir auquel les États ne cessent du reste de déléguer de nouvelles responsabilités ? Est-il pour autant un espace politique comme les autres, justiciable des mots et syntagmes par lesquels on saisit ordinairement la politique nationale des partis et des institutions politiques ? On pourrait à première vue le penser, si l’on en juge au fait que les traités et les autres textes normatifs ont au fil des années jonché le sol européen de tous les « gros mots » de la démocratie représentative. Si l’on parle bien désormais, à l’échelon européen, d’élections, de « partis politiques », de « Parlement », d’« investiture », d’« espace public », voire de « société civile », pourquoi n’y aurait-il pas là le cadre d’une « démocratie représentative », comme il en existe en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne ?