2003
Cairn
Yves Schemeil, « Histoire et comparaison : Tintin chez les Assyriens », Genèses, ID : 10670/1.947qnl
Tout projet comparatif suppose une plongée dans l’espace et parfois dans le temps. Il est fondé sur l’observation empirique d’au moins deux ensembles sociaux, ici l’Égypte ancienne et la Mésopotamie. La signification des résultats de la recherche dépend de cette confrontation permanente, systématique et réglée par des usages épistémologiques établis. Pour un spécialiste de sciences sociales aujourd’hui, l’enjeu d’une plongée dans l’Antiquité est la recherche des matériaux bruts avec lesquels sont formées des conceptions de la politique, et non pas des institutions : les premières sont plus facilement comparables que les secondes car elles s’inscrivent dans des systèmes de pensée que l’on peut pénétrer en reconstituant leur logique et leur trajectoire, alors que l’histoire réelle dont elles sont issues nous échappe souvent. Tels sont les objectifs du livre La Politique dans l’Ancien Orient – des objectifs dont le commentaire de Jean-Jacques Glassner publié dans cette même revue ne rend qu’imparfaitement compte.