29 novembre 2021
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Felipe Koch, « UNE BOUTEILLE À DEUX : LE VIN COMME BOISSON DE COUPLE. ENTRE ÉROS ET AGAPE, HÉDONISME ET ESTHÉTIQUE : COMMENT L’IMAGINAIRE PEUT-IL EXPLIQUER LA CONSOMMATION DE VIN AU BRÉSIL ? », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.951qt0
Le Brésil boit très peu de vin si l’on compare à l’Europe et à ses voisins comme l’Argentine. Ce niveau de consommation est resté stable au cours des dernières décennies. Malgré les efforts, le secteur vinicole peine à améliorer l’appétit des Brésiliens pour le vin. La nouveauté de notre démarche réside dans une perspective originale pour analyser ce phénomène : l’imaginaire. En suivant l’approche socio-anthropologique établiepar Gilbert Durand, nous posons la question : comment l’imaginaire peut-il éclairer ce qui pousse les Brésiliens à consommer du vin ? C’est l’objectif principal de cette étude : mettre en évidence le rôle joué par l’imaginaire en regard des motivations pour la consommation de vin au Brésil. Pour atteindre notre visée, nous avons réalisé des entretiens collectifs et individuels auprès des professionnels, des producteurs et des consommateurs, au Brésil, pour vérifier l’influence de l’imaginaire sur le choix de boire ou non du vin. Les structures de l’imaginaire de Durand restent le principal fondement théorique et aident à faire une mythocritique du phénomène. Notre cadre épistémologique présente certains récits mythiques qui entourent le vin, notamment le mythe de Dionysos et Ariane. Il analyse les répercussions sur une consommation hédoniste ou esthétique. Les Brésiliens adhèrent à un imaginaire du vin lié à chez soi, au plaisir et à la nuit. Les rituels de consommation de vin montrent une recherche de détente dans un environnement paisible et notamment la préférence pour une consommation en couple – avec une composante érotique. Notre enquête montre également le décalage entre la structure imaginaire qui sous-tend la motivation de la consommation et le discours normatif sur le vin, axé sur une démarche esthétique, le plus souvent sous forme de réunion agapique entre oenophiles. Elle souligne aussi comment la situation sanitaire actuelle et ses restrictions peuvent soutenir notre hypothèse principale : en 2020, la pandémie de Covid-19 a modifié la tendance et la consommation de vin au Brésil a augmenté significativement. Nous pouvons ainsi parler de l’adéquation des rituels de consommation à l’imaginaire ayant comme conséquence une plus forte adhésion au vin.