2022
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Olivier Langlois, « Des « pierres de pluie » venues d’un pays où il ne pleut plus ? Sur les traces d’un objet majeur de l’anthropologie africaine », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/africanistes.12786
De nombreuses populations africaines distribuées en deux vastes régions -l'une centrée sur la haute vallée du Nil, l'autre sur le sud du Bassin tchadien utilisent aujourd'hui encore des pierres de petits modules, dites « pierres de pluie », pour contrôler les précipitations. Cette distribution pourrait résulter d'une bipolarisation d'un ancien continuum. Dans cette hypothèse, il faudrait alors plutôt penser que cette pratique trouve son origine dans la vallée du Nil, dans ses parties haute et/ou moyenne, où elle semble millénaire. Depuis ces régions, deux peuplements, soudanique central et/ou tchadique, ont pu en être le (ou les) véhicule(s) jusqu'au Bassin tchadien, peut-être dans le cadre de leurs expansions respectives. La moyenne vallée du Nil, où il est fait usage de pierres de petits modules dans des cadres rituels et funéraires depuis des millénaires, se présente donc comme un berceau possible des « pierres de pluie », ce qui tend à accréditer l'idée que l'étrange assemblage lithique découvert dans la tombe 119 de KDK1, un cimetière de Nubie daté de la fin du V e millénaire AEC, ait pu servir à contrôler la pluie.