9 juin 2022
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Mona Boudjelal, « Le féminisme dans l’œuvre d’Agnès Varda : une question politique et cinématographique », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.96qipi
« J’essayais de vivre un féminisme joyeux, mais en fait j’étais très en colère » affirme la cinéaste Agnès Varda dans son film Les plages d’Agnès, réalisé en 2008. Ce mémoire de recherche propose d’analyser l’influence de son féminisme sur ses films. Comment Varda construit-elle des œuvres qui répondent à une politique des formes propice à l’incarnation de son engagement féministe à l’écran ? Je tente de répondre à cette question en m’appuyant sur plusieurs approches : à la fois esthétique – avec une approche analytique très précise –, mais aussi historique et culturelle – afin de lier son œuvre aux mouvements féministes français des années 1970 qu’elle côtoie – et enfin, féministe. La première partie se penche sur la politisation de son cinéma, dès le milieu des années 1960, moment d’une brèche politique lui permettant d’affirmer plus explicitement son féminisme en lui offrant un relais à l’écran. La seconde partie interroge les bouleversements des normes visuelles proposés par l’œuvre de Varda, grâce à une triple ré-articulation du regard qui participe à l’élaboration d’une politique des formes discursives. Enfin, la troisième partie met en lumière la recherche perpétuelle, par la cinéaste, d’un langage proprement cinématographique et personnel reposant davantage sur les formes que sur le scénario, que la cinéaste nomme la cinécriture. C’est cette démarche authentique qui permet de faire du féminisme d’Agnès Varda une question politique de cinéma.