2009
Cairn
Joyce McCarl Nielsen et al., « L’hétéronormativité genrée : exemples de la vie quotidienne », Nouvelles Questions Féministes, ID : 10670/1.96t2cy
Cet article est fondé sur une analyse qualitative de travaux d’étudiant·e·s portant sur les transgressions de la norme de genre – lorsque par exemple des femmes fument le cigare, réparent des voitures ou portent la moustache ou que des hommes font le ménage, portent un sac à main, se vernissent les ongles ou pleurent en public – en lien avec la littérature scientifique sur l’hétérosexualité. Les auteures montrent comment dans l’arrière-plan culturel contemporain, des attentes et des interdits hétéronormatifs d’ordinaire incontestés ressurgissent au moment où une personne franchit les frontières de genre. Elles montrent que l’hétéronormativité elle-même est genrée, qu’elle « homosexualise » les hommes perturbateurs de la norme tandis qu’elle « hétérosexualise » les femmes perturbatrices de cette même norme. Cet article décrit et compare des situations dans lesquelles des étudiant·e·s et d’autres personnes sexualisent, y compris de manière non explicite, certaines attitudes ou certains actes sexuels. Ces procédés de sexualisation ont recours à des dénégations ou des étiquetages homophobes ainsi qu’à l’hétérosexualisation. Le concept d’« hétérogenre » permet de cerner au mieux ces manières convenues d’interpréter les transgressions de la norme de genre.