De l’obsolescence du cerveau ou les voyages de Dashiell et Michel

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Poète électrique, éditeur d’auteurs infréquentables et traducteur d’Aubrey Beardsley, Denton Welch, Dylan Thomas, Paul Bowles ou même Saul Williams, Michel Bulteau a aussi fait un peu de musique depuis ses débuts dans les années 1960, comme par exemple au sein du groupe Mahogany Brain, dont le premier album a été réédité voici quelques mois. Jack-Alain Léger, écrivain — notamment auteur du best-seller Monsignore en 1976 — magnétisé comme Bulteau par la contre-culture rock et pop, a quant à lui enregistré un disque devenu une haute curiosité française, Obsolète, sous le nom de Dashiell Hedayat. On sait un peu que le « rock » et la littérature entretiennent en France des rapports parfois envahissants : ils se fascinent tellement l’un l’autre qu’ils en perdent parfois leurs moyens — en 2013 Audimat avait d’ailleurs organisé à la Gaité Lyrique un débat sur ce sujet. Aussi ne pouvions-nous pas refuser un projet d’article proposant de s’intéresser sur pièces à ce « marronnier » de la culture underground française. Arnaud Maguet est un plasticien qui travaille beaucoup sur la musique, il sort d’ailleurs aussi des disques sur son label les Disques en rotin réunis. Il enseigne par ailleurs à la Villa Arson, dans le Var. En décrivant méthodiquement, mais non sans style, l’expérience d’écoute des deux opus susmentionnés et en l’épaississant de faits et de fictions, il avance sur le terrain scabreux de cette légende du rock littéraire en l’ouvrant à son imagination auditive — comme si son oreille, lassée qu’on la gave de conjectures, avait préféré inventer ce qu’elle entendait.

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