Les karsts à l’épreuve du temps : l’exemple de la Chine du sud-ouest

Fiche du document

Date

2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Nathalie Vanara et al., « Les karsts à l’épreuve du temps : l’exemple de la Chine du sud-ouest », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.97riir


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Cet article montre l’intérêt de la mémoire du passé enregistrée dans les paysages superficiels et souterrains des milieux karstiques. Les karsts de la Chine du sud-ouest renferment une grande variété de milieux étagés de 200 à 5 000 m d’altitude. Parmi ces milieux, ceux de la moyenne montagne (entre 500 et 1 500 m d’altitude) se distinguent car ce sont eux qui ont été les plus fortement perturbés par l’homme : pour cette raison, nos exemples s’intéresseront plus particulièrement aux provinces du Guizhou et du Hubei. Remonter la flèche du temps permet de comprendre l’évolution des paysages (§ I) avec l’homme, (§ II) sans l’homme et (§ III) de reconstituer les paléo-paysages. I- Le temps des hommes s’inscrit dans le temps court depuis la période contemporaine jusqu’au temps des premières sociétés (0-11 000 ans). Deux exemples ont été retenus : 1) pour l’exokarst, l’étude des dents de pierre comme indicateur d’une érosion des sols d’origine anthropique (Guizhou) ; 2) pour l’endokarst, une coupe sédimentaire dans le réseau de Dadong permet d’estimer un début d’agriculture sur brûlis légèrement antérieur à 10 000 ans BP (Hubei). II- Le temps de la géomorphologie est celui des paysages fonctionnels. Il correspond au temps moyen à mi-long (11 000 ans à 1-5 Ma). Les principaux moteurs qui régissent l’évolution des milieux sont 1/ le climat : une stalagmite active du Hubei à faible croissance a enregistré, au stade isotopique 3, une phase de type biostasique et 2/ la tectonique : les grottes-tunnels étagées du Guizhou représentent les jalons de la phase himalayenne. La transition du temps moyen au temps long (1-5 Ma) doit être recherchée au niveau de la haute surface et ses jalons karstiques (ponts naturels, mégadolines d’effondrement, couloirs résiduels et paléo-pertes perchées). L’abaissement des surfaces a fait disparaître les couches les plus récentes, notamment les basaltes du Permien. De ces roches, aujourd’hui disparues, il reste les altérites. III- Le temps de la géologie est celui du temps long (>5 Ma). La succession des cycles orogéniques a provoqué la disparition d’une colonne sédimentaire de plusieurs kilomètres, soit la disparition complète de paysages karstiques enregistrés désormais dans les sédiments marins, lacustres et continentaux. La fonction conservatrice des archives karstiques joue encore un certain rôle avec le maintien de deux types d’archives : les bassins rouges et les paléokarsts. Aujourd’hui, l’un des problèmes majeurs de ces régions réside dans l’érosion accélérée des altérites, consécutive des déboisements. Cette érosion constitue une perte irrémédiable à l’échelle de l’homme (temps court) car les calcaires sous-jacents (temps long) sont trop pauvres en insolubles pour permettre la reconstitution des sols (temps moyen).

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en