20 janvier 2025
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Ophélie Colomb, « Faire et écrire l’histoire du droit à partir de sources juridiques et littéraires. Quelles perspectives méthodologiques pour une recherche interdisciplinaire ? », Pergola, pépinière de revues du Grand Ouest en libre accès, ID : 10.56078/amplitude-droit.782
L’acculturation des études « droit et littérature » en histoire du droit est récente, bien que les chercheurs et les chercheuses s’intéressent depuis longtemps à la littérature pour nourrir leurs travaux et leurs connaissances des droits du passé. Cette acculturation pose des questions épistémologiques fondamentales : l’histoire du droit peut-elle s’écrire et se faire à partir d’autres sources textuelles que celles proprement juridiques ? L’enjeu d’une telle démarche est d’éviter l’écueil d’illusoires équivalences entre le droit et la littérature pour montrer, dans une dimension historico-juridique, ce que la source juridique peut nous apprendre sur la création littéraire et réciproquement. Mais pas seulement. Il s’agit également de démontrer que cette conjugaison de sources de nature différente tend à façonner un savoir, des connaissances ou encore un récit de l’histoire du droit et de l’œuvre littéraire que l’on peut qualifier de sui generis. Une lecture (en) historienne du droit de Souvenirs de la cour d’assises (1913) d’André Gide nous a permis de mettre en évidence ce postulat, et ce, à travers l’exploration d’une relation transtextuelle entre des archives littéraires et judiciaires ciblées. À partir de cette transtextualité, de nouvelles perspectives méthodologiques semblent émerger afin de nourrir les études « droit et littérature » mais aussi l’histoire du droit telle qu’elle s’écrit et se fait aujourd’hui.