2004
Cairn
Géraldine Bertrand, « Lituanie 2003-2004 : Imperturbable en dépit du scandale au sommet de l'Etat », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.98jwod
Rétrospectivement, les Lituaniens considéreront certainement comme les deux événements majeurs de la période 2003-2004 l’adhésion de leur pays à l’Union européenne et à l’Otan, même si «l’affaire Paksas» a davantage occupé le devant de la scène politique intérieure. En effet, après une longue procédure, le Président lituanien était destitué le 6 avril 2004, pour violation de la Constitution et divulgation d’informations portant atteinte à la sécurité de l’Etat. C’est le vétéran de la politique lituanienne, Valdas Adamkus, soutenu par la droite, qui était alors élu à une faible majorité. Les élections européennes étant couplées avec l’élection présidentielle, les Lituaniens se sont davantage déplacés que dans la moyenne des pays européens, avec un taux de participation de 48,38 %. La nouvelle formation d’opposition, de gauche, le Parti du Travail, avec 30 % des voix, a remporté 5 des 13 sièges à pourvoir. Le nouveau Président a affirmé la continuité de la politique étrangère et présenté un projet ambitieux visant à faire de Vilnius la capitale d’une grande région englobant l’Europe du Nord et baltique. La Lituanie a réalisé en 2003 le plus fort taux de croissance du continent européen (9 %), tirée par la consommation. La déflation a atteint - 1,2 %, grâce au renforcement de l’euro (auquel le litas est arrimé depuis février 2002) face au dollar. Mais le principal handicap du pays réside dans le déficit de sa balance commerciale.