2019
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André Włodarczyk et al., « Qu'est-ce au juste que la prédication ? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.2143/BSL.114.1.3287151
Il est d'usage d'emprunter à la logique élémentaire la définition du prédicat pour représenter toutes sortes de relations linguistiques : syntaxiques, sémantiques et parfois même pragmatiques. Or, la définition du prédicat en logique formelle s'écarte de sa définition d'origine langagière donnée par Platon dans les termes de l'opposition entre 'noms' et 'prédicables' (onoma et rhema). En fait, la définition du prédicat logique suit celle d'Aristote qui a remplacé la définition de Platon par celle de "mettre (des termes) en rapport" en vue du raisonnement. L'approche que nous proposons pour analyser la prédication linguistique s'inscrit à présent dans le programme de la Grammaire répartie (GR) que nous élaborons depuis plus de deux décennies. Nous postulons que la structure du contenu des énoncés linguistiques se compose d'au moins trois couches d'information : à côté du niveau ortho-informatif (strictement sémantique) de la signification, il convient de dégager un niveau para-informatif de l'identification et un niveau méta-informatif de la prédication. En effet, c'est le fait de présélectionner des participants et/ou des repères spatio-temporels, en même temps que leurs perspectives respectives, qui crée de la para-information. De même, c'est le fait de concentrer son attention sur un ou même deux rôles et/ou ancrages spatio-temporels de l'ortho-information qui crée de la méta-information. La théorie du centrage méta-informatif de l'énoncé (CMI), permet de construire des modèles plus adéquats de la prédication linguistique indépendamment du sens que les logiciens ont donné au terme de prédicat. Notons que le prédicat et ses arguments tels qu'il sont définis en logique ne permettent pas de rendre compte de la nature du sujet et du complément d'objet direct. Le caractère séquentiel du discours impose de privilégier (distinguer, mettre en valeur) certains éléments des situations sémantiques dont les opérations mentales sont, elles, de nature à la fois incrémentales et parallèles.