Le voisinage des dieux. Fonction dramatique et religieuse des sanctuaires dans la palliata à Rome

Résumé En Fr

The latin words templum, fanum, delubrum and aedes are all applied to a temple, a shrine or a sacred place. Even if, in some cases, their meaning may be similar, these words are not equivalent. In the Roman palliata, they are used in a specific way, which is different from the common use in Latin. Templum is commonly used in latin litterature, but scarcely occurs in Roman comedy where, on the contrary, fanum and aedes are rather frequent. Delubrum is almost never used in Plautus’ and Terence’s theater. The presence of dramatic conventions, the use of the « double énonciation » (double saying) in performance and of Roman realia mixed with Greek models (especially in Plautus), can explain these characteristics. The evocation of temples in the text and their presence on the stage trains and improves the audience’s imagination. In Plautus’ comedies, men and gods live in a neighbourly way ; houses and temples are in close proximity to one other, and have complementary functions. In Terence’s comedies, temples are rarely mentioned and, strikingly, do not appear on the stage. Links between men and gods are not important for the writing of the plot. The playwright prefers to deal with the subject of human relations and of souls’ complexity. This does not prove any social or religious pessimism on his part, as it was said.

En latin, les termes templum, fanum, delubrum et aedes désignent tous un temple, un sanctuaire ou un lieu sacré. Leurs sens se confondent parfois mais ne sont pas toujours équivalents. Les usages de ces termes dans la palliata à Rome se distinguent des usages du latin: templum, majoritaire dans la langue, est peu usité dans la comédie, alors que fanum et aedes sont relativement fréquents ; delubrum est quasiment absent chez Plaute et Térence. Ces particularités s’expliquent par les conventions de représentation, par la superposition d’une réalité romaine aux modèles grecs qu’adapte la comédie (surtout chez Plaute) et par la double énonciation spécifique au théâtre. L’évocation et la représentation des temples sur scène exerce et nourrit l’imaginaire du public. Chez Plaute, dieux et hommes vivent en bons voisins, maisons et temples se côtoient et leurs fonctions sont complémentaires. Chez Térence, l’absence d’évocation ou de représentation des temples est frappante. La relation entre dieux et hommes ne structure pas la dramaturgie. L’auteur préfère traiter des relations entre les hommes eux-mêmes et sur la complexité de leurs âmes. Cela ne témoigne en rien d’un pessimisme social et religieux comme cela a été dit.