Moralizing Labor Union Leaders? On the Political Uses of a Financial Transparency Law in US Labor Unionism Moraliser les dirigeants syndicaux ? Sur les usages politiques d’une loi de transparence financière dans le syndicalisme états-unien En Fr

Résumé En Fr

On the basis of a study of two dissident movements conducted in local-level structures of major US service sector unions, this article considers the political uses of a public transparency measure allowing the accounts of labor union organizations to be consulted. Actors acting on behalf of “labor union democracy” revealed account information to members, including the salaries of local leaders. Here, “transparency” was put in the service of a commonplace moral critique of representation contributing to produce the “labor union oligarchy”: in terms of his way of life, the representative was portrayed as having more in common with the “boss” than with the employees, whose interest he was therefore said to no longer defend. The dissidence entrepreneurs thus resorted to scandal to mobilize the membership in order to put an end to their representatives’ mandate or oblige them to behave differently. In this case, however, the dissidents did not succeed in scandalizing a sufficiently large number of members. Labor union head offices then intervened, simultaneously expelling the dissidents and the local leaders they had targeted.

À partir de l’étude de deux mouvements dissidents survenus au niveau des structures locales de grands syndicats états-uniens des services, cette étude revient sur les usages politiques d’un dispositif public de transparence qui rend accessibles les comptes des organisations syndicales. Des acteurs agissant au nom de la « démocratie syndicale » dévoilent aux adhérents des informations comptables telles que la rémunération des dirigeants locaux. La « transparence » sert ici une critique morale ordinaire de la représentation contribuant à produire l’« oligarchie syndicale » : dans son mode de vie, le représentant serait plus proche du « patron » que des salariés dont, en conséquence, il ne défendrait pas les intérêts. Ainsi, des entrepreneurs de dissidence recourent à la scandalisation afin de mobiliser les membres pour mettre un terme au mandat de leurs représentants, ou les contraindre à agir différemment. Ici cependant, les dissidents ne sont pas parvenus à faire scandale auprès de suffisamment d’adhérents. Les sièges syndicaux sont alors intervenus, écartant les dissidents dans le même mouvement que les dirigeants locaux.