2014
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Florence Renucci et al., « Juristes en coopération. Magistrats et professeurs de droit en Algérie (1962-début des années 1980) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.9br97e
Les indépendances n'ont pas mis un terme à la présence de la France dans ses anciennes colonies, qui s'est maintenue sous la forme de la coopération. Cette coopération, définie comme une aide technique et culturelle entre deux pays théoriquement souverains, s'exprime notamment par la mise à disposition de capital humain de la part de la France. Il semble qu'il ait existé deux grandes étapes fondamentales dans la mise en place de cette coopération : la première s'appuie sur la négociation d'accords de coopération aux lendemains des indépendances et la seconde sur leur renégociation dans les années 1970. Ces renégociations se sont traduites par une « normalisation juridique » externe et interne de la situation marquant une affirmation plus claire de la souveraineté des jeunes nations indépendantes 1. En effet, sur le plan externe, cette « nouvelle » coopération est régie par des normes préétablies proches de celles qui s'appliquent en matière de coopération internationale. Elle s'accompagne, sur le plan interne, de l'adoption d'un « statut de droit commun des coopérants français à l'étranger » 2. La coopération pose de multiples questions. Le maintien de la présence de l'ancien colonisateur – sous une autre forme – dans des États indépendants est appréhendé globalement de trois manières par l'historiographie. Certaines études se focalisent sur la problématique de la souveraineté, des intérêts et des enjeux politiques nationaux et internationaux. D'autres préfèrent le traiter comme un problème épistémologique et philosophique, celui de la réalité de la décolonisation, en particulier dans les domaines des sciences et des savoirs. Enfin, le thème suscite une réflexion sur ceux qui lui donnent vie sur le terrain, c'est-à-dire les hommes et les femmes qui y participent. Cette dernière approche est ici privilégiée car elle permet 1 Jean Touscoz, « La " normalisation " de la coopération bilatérale de la France avec les pays africains " francophones " (aspects juridiques) », Études internationales, vol. 5, n° 2, 1974, p. 208. 2 Ibid., p. 219.