2012
Cairn
Alain Jumeau, « The Strange Persistence of David Copperfield's Inheritance », Études anglaises, ID : 10670/1.9c0h9u
Dans David Copperfield, les critiques se sont moins intéressés au thème de l’héritage de David qu’à celui de sa formation humaine (le Bildungsroman) ou artistique (le Künstlerroman). Cet article s’efforce de montrer que les deux sont étroitement liés et que la formation de David dépend en grande partie de la préservation et de la persistance de son héritage. Apparemment, après la mort de son père, il se retrouve avec un héritage douteux, qui va plutôt le handicaper dans le combat pour la vie. Après une autre crise, la mort de sa mère, qui le condamne à connaître la dure vie des ouvriers chez Murdstone et Grinby, il se tourne vers sa tante Betsey qui, en l’adoptant, va se révéler être son véritable héritage. Mais tandis qu’il en découvre la valeur, il comprend peu à peu que son père lui a légué un véritable trésor, une petite bibliothèque dont les ouvrages, maintenant disparus, continuent de vivre dans sa mémoire et forment le socle sur laquelle se bâtit sa carrière de romancier. Si nous prenons le mot héritage dans son sens biblique, nous pouvons lire le roman non plus tant comme un Bildungsroman, ou un Künstlerroman, que comme un roman de conversion. La notion d’héritage implique la permanence d’un idéal à travers la transmission juridique et familiale.