The power of Bamum writing struggling with colonization : semiotic and historical approach. Le pouvoir de l'écriture bamum aux prises avec la colonisation : approche sémiotique et historique. En Fr

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21 décembre 2024

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Valentin Moulin, « Le pouvoir de l'écriture bamum aux prises avec la colonisation : approche sémiotique et historique. », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.9c3d05...


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Résumé En Fr

Upon ascending to power after a civil war, Ibrahim Njoya, King of the Bamum people, seeks to solidify his authority within his kingdom, located in what is now western Cameroon. To do so, he finds the perfect tool in the invention of his own writing system. This thesis examines Bamum script as an instrument of power, drawing on Claude Lévi-Strauss’s theory of writing as a means of subjugation and structuring social relations. Confronted with internal challenges and European colonization, Njoya designs a unique script for the Bamum kingdom, developing an 80-symbol syllabary from the late 18th century through the 1910s. By transcribing laws, historical narratives, and spiritual values, Njoya transforms this script into a political tool that legitimizes his authority and centralizes power.Following Lévi-Strauss’s analysis, this research demonstrates how Bamum script transcends simple communication to organize Bamum society as a tool for governance and control. Within a context of triple influence—Arabic, Latin, and Bamum—Njoya chooses to reject external scripts to assert linguistic and cultural sovereignty in the face of colonizers. Beyond its function of emancipation, the script becomes an instrument of subjugation in the Lévi-Straussian sense, enabling Njoya to unambiguously convey his laws, history, and political will to his people. From a king threatened by civil war, he becomes, through his reign and use of his writing system, the most legitimate of sovereigns.Methodologically, the analysis combines a historical study of the relations between the Bamum kingdom and colonial powers with a semiotic reading of Bamum pictograms. This intersection shows how writing, by fixing narratives and laws, consolidates Njoya’s power while resisting French domination, up until the script’s prohibition by colonial authorities. In this way, the thesis provides a concrete illustration of Lévi-Strauss’s theory within a unique African colonial context, highlighting the ambivalence of writing as a tool for both emancipation and social regulation.

Accédant au pouvoir après une guerre civile, Ibrahim Njoya, roi des Bamums, cherche à asseoir définitivement son statut dans son royaume, situé à l’Ouest du Cameroun actuel. Pour ce faire, il trouve le parfait outil avec l’invention de sa propre écriture. Cette thèse examine cette écriture bamum comme un instrument de pouvoir en mobilisant la théorie de Claude Lévi-Strauss sur l’écriture comme moyen d’asservissement et de structuration des rapports sociaux. Njoya, confronté à des défis internes et à la colonisation européenne, conçoit donc une écriture propre au royaume Bamum, en développant un syllabaire entre la fin du XIXème siècle et les années 1910. En transcrivant les lois, les récits historiques et les valeurs spirituelles, Njoya fait de cette écriture un outil politique qui légitime son autorité et centralise le pouvoir.En suivant l’analyse de Lévi-Strauss, cette recherche montre comment l’écriture bamum dépasse la simple fonction de communication pour structurer la société bamum en tant qu’outil d’organisation et de contrôle. Dans un contexte de triple influence, arabe, latine et bamum, Njoya choisit de rejeter les écritures extérieures pour asseoir une souveraineté linguistique et culturelle face aux colons. Au-delà de sa fonction d’émancipation, l’écriture devient un instrument d’asservissement dans le sens lévi-straussien, permettant à Njoya de diffuser sans ambiguïté ses lois, son histoire ainsi que sa volonté politique au sein de son peuple. De roi menacé par la guerre civile, il devient, à travers son règne et l’utilisation de son écriture, le plus légitime des souverains.Méthodologiquement, l’analyse associe une étude historique des rapports entre le royaume Bamum et les puissances coloniales avec une lecture sémiotique des pictogrammes bamum. Cette interface montre comment l’écriture, en fixant les récits et les lois, solidifie le pouvoir de Njoya tout en résistant à la domination française, jusqu’à l’interdiction de cette écriture par les autorités coloniales. En cela, la thèse fournit une illustration concrète de la théorie de Lévi-Strauss dans un contexte colonial africain unique, soulignant l’ambivalence de l’écriture comme outil d’émancipation et de régulation sociale.

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