2017
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Jean-Philippe Guez, « Les frontières de la prose : métaphore et comparaison chez Chariton et Achille Tatius », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/books.momeditions.2243
Dans les traités de rhétorique, le maniement des métaphores et des comparaisons est entouré de mises en garde : trop énigmatiques, ou trop étendues, elles font courir le risque d’une « sortie de la prose ». Au prisme de ce couple, on constate que la prose de Chariton comme celle d’Achille Tatius recherchent une couleur poétique, mais de manière différente. Construisant la posture d’un « Homère de la prose », Chariton utilise beaucoup les comparaisons, tout en les maintenant dans le cadre d’une syntaxe prosaïque et de dimensions modestes. Achille Tatius, lui, privilégie la métaphore, figure appropriée à un univers du paradoxe. Stylistiquement, ses métaphores fuient les conseils de modestie et de discrétion : mises en valeur dans des énoncés spectaculaires, entassées jusqu’au chaos, visant volontiers l’humour et l’incongruité, elles sont l’instrument d’une prose franchement transgressive.