« La antropofagia te ha sentado muy bien » : de la dévoration chez Pedro Almodóvar

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2023

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Diane Bracco, « « La antropofagia te ha sentado muy bien » : de la dévoration chez Pedro Almodóvar », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.9e1x3e


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En 2009, durant le tournage de son long-métrage Étreintes brisées (Los abrazos rotos), le cinéaste madrilène Pedro Almodóvar réalise le court-métrage La conseillère anthropophage (La concejala antropófaga). Ce film humoristique de 7 min. 31 s., diffusé sur Internet en guise de teaser, vise à promouvoir, à travers un paradoxal écart de registres, la sortie du drame dont Lluis Homar et Penélope Cruz sont les têtes d’affiche. Le spectateur des Étreintes brisées identifie a posteriori l’unique séquence que constitue ce bref récit filmique comme un fragment de Femmes et valises (Chicas y maletas), l’œuvre réalisée par le personnage de Mateo Blanco (Lluis Homar) dans la diégèse du long-métrage.Dans une sorte de clin d’œil, voire d’hommage aux débordements des sujets excentriques qui peuplent la première moitié de la production d’Almodóvar, La conseillère anthropophage prolonge et actualise la pratique du court-métrage irrévérencieux et teinté d’humour, exercice auquel le réalisateur se livrait au cours de la seconde moitié des années 1970, en pleine Transition démocratique espagnole. Trente ans plus tard, ce film donne à Almodóvar l’occasion de brosser le portrait d’un personnage excessif, risible, grotesque au sens esthétique du terme, qui se définit dans le titre même de l’œuvre par ses pratiques anthropophages, annonciatrices de son inclination pour la démesure et le débordement. Ce travail se propose précisément de mener une réflexion sur le court-métrage au prisme du réseau de sens que le cinéaste tisse autour de l’acte cannibale. Il s’agira d’explorer les variations sur ce leitmotiv en prêtant une attention particulière à la mise en scène, aux mécanismes interprétatifs activés par les dialogues et à l’architecture du récit filmique. Ce dernier sera saisi tout autant comme unité indépendante que dans le rapport dialogique qu’il entretient avec les différents niveaux narratifs des Étreintes brisées et, plus largement, la filmographie almodovarienne.

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