2018
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Pierre Zembri, « Trains intercités, réseaux et territoires en France », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.9e9y7t
Le segment "Intercités" (ou Trains d'équilibre du territoire) de l'offre ferroviaire voyageurs en France est très hétérogène du fait des modalités de sa constitution. Il associe quelques lignes à grand parcours de jour et de nuit ainsi que des liaisons interrégionales de proximité, avec des niveaux de fréquentation très divers. De moins en moins soutenu par son exploitant en titre, SNCF Mobilités, il fait l'objet d'un contrat de service public avec l'État depuis 2010. Mais ce contrat n'est pas à la hauteur des enjeux et les recettes se tassent tandis que les charges ne cessent d'augmenter. La SNCF fait pression pour réduire l'offre, ce qui entraîne des réactions des représentants des territoires concernés. Le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies a lancé fin 2014 une mission associant parlementaires et experts pour tracer les grandes lignes d'évolution des trains d'équilibre du territoire. À cette occasion, la pertinence des services a été interrogée au prisme de l'aménagement du territoire et de l'unicité de l'offre ferroviaire. Les investigations de la mission ont montré que la situation des TET était le reflet des difficultés de gestion du système ferroviaire français avec un opérateur tout-puissant ayant capturé son autorité organisatrice, un matériel roulant et des infrastructures à bout de souffle, des modalités d'exploitation très coûteuses, un faible investissement commercial et le développement en propre de services concurrents de l'offre conventionnée.Nous avons tenté de mettre en perspective constats et recommandations avec l'histoire de ce segment d'offre et le jeu des parties-prenantes, parmi lesquelles les représentants des territoires desservis, eux mêmes porteurs d'attentes en lien avec une vision des services Intercités. Au terme du processus de concertation et de décision qui s'est étalé de 2015 à 2017, l'essentiel de l'offre a été transféré aux Régions volontaires, avec un investissement de l'État non négligeable dans le matériel roulant. On change donc de perspective et de vision du rôle de ces dessertes.