19 avril 2022
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Damien Agut-Labordere, « Bulletin de la société française d’archéologie classique (2020-2021) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/arch.221.0153
Le site archéologique d’Ulpiana se trouve sur le territoire de la commune serbe de Gračanica à 8 km au sud-est de la capitale du Kosovo, Prishtina 2. Il s’étend sur 35 ha d’une plaine agricole, au pied d’un système collinéen qui le borde au sud et le long d’une rivière, la Sitnica, qui coule 300 m au nord de ses murs. La cité était établie dans une zone minière bien connue, au carrefour de deux axes majeurs : une première route liait la côte dalmate au limes danubien et à la Dacie et une seconde, Viminacium à Stobi et Thessalonique. Sa fondation romaine était associée à la conquête de la Dacie, pour laquelle la province de Mésie supérieure servit de base arrière, comme le laisse entendre son nom qui reprend le gentilice de Trajan. Deux dédicaces précisent qu’elle jouissait au IIe siècle du statut municipal 3. Ne lui offrant pas le statut supérieur de colonie comme Ulpia Traiana Sarmizegetusa 4, son statut inférieur signalait-il la présence d’une entité urbaine antérieure ? C’est ce que laissent entendre nos fouilles. La cité, mentionnée par le géographe Ptolémée, était l’un des passages obligés des trajets d’est en ouest 5. Elle dut faire face aux différentes incursions barbares des Ve, VIe et VIIe siècles apr. J.-C. mais l’on aurait tort d’y voir l’explication de l’évolution de son urbanisme, particulièrement dans l’Antiquité tardive.