Osiris chez Hérodote

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2013

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Résumé Fr

Laurent Coulon s’intéresse à la figure d’Osiris dans la partie égyptienne de l’Enquête. Malgré les fréquentes mentions du dieu et de ses cultes, on doit d’emblée constater la réticence avec laquelle l’historien livre de parcimonieuses informations sur les pratiques cultuelles osiriennes. L. Coulon développe quatre aspects du sujet dans son exposé. La première partie examine l’importance d’Osiris (et de sa parèdre Isis) dans la religion égyptienne du Ier millénaire av. J. ‑C., le dieu étant honoré dans tous les sanctuaires, y compris ceux dont il n’est pas la divinité principale. Les affirmations d’Hérodote sur le rôle fédérateur et le caractère universel du culte d’Osiris s’accordent tout à fait avec le mythe théologico‑politique déjà largement attesté à l’époque saïte qui veut que le Nil et Osiris fédèrent l’ensemble du territoire égyptien. La deuxième partie analyse les raisons de la réticence d’Hérodote à évoquer ce qui concerne Osiris. Trois explications peuvent être avancées pour justifier le silence de l’historien. Les deux premières sont bien connues : refus de parler des arcanes du divin (opposées aux pratiques humaines) et respect pieux envers toutes les prescriptions liées aux mystères égyptiens. La troisième explication, dont il faut souligner qu’elle n’est pas mentionnée dans les commentaires, repose sur le tabou linguistique dont fait l’objet l’évocation conjointe du nom du dieu et de sa mort ou de son tombeau. La troisième partie traite de l’équivalence proposée entre Osiris et Dionysos. Cette équivalence concerne d’une part les noms des dieux et renvoie plus largement à l’argumentation d’Hérodote sur l’origine des noms divins et au dossier complexe des οὐνόματα. Elle concerne d’autre part les cultes des dieux : Hérodote veut prouver l’origine égyptienne des dieux grecs et de leurs cultes. En réalité, plus qu’une démonstration, l’historien en fait un postulat. Les dernières découvertes archéologiques et la mise en regard de faits postérieurs à Hérodote permettent de comprendre qu’il s’agit là, non de la mise en oeuvre d’une équivalence théorique entre Osiris et Dionysos, généralisée par l’historien à l’adresse de son public grec, mais plus probablement d’une correspondance établie entre les deux dieux sous l’influence d’un milieu grec vivant en Égypte et séduit par les cultes osiriens pour fonder une communication harmonieuse entre ces figures majeures de leurs panthéons respectifs. La dernière partie traite des phallophories. Le témoignage d’Hérodote sur le rite des figurines d’Osiris ithyphallique est rendu essentiel par l’insuffisance des vestiges archéologiques. Il semblerait que ces fêtes aient une localisation thébaine, mais la destruction presque intégrale du temple où elles avaient lieu prive d’une connaissance approfondie de ces rites.

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