1 juillet 2014
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Hélène Verger, « Comment les émotions sont-elles impliquées chez les élèves stigmatisés en situation de menace du stéréotype ? », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.9f6a1e...
Ce mémoire d'initiation à la recherche propose de s'intéresser, dans un cadre scolaire, au phénomène de menace du stéréotype, phénomène dont les effets réduisent classiquement les performances des individus membres de groupes sociaux stigmatisés lors de tâches évaluatives rendant saillant le stéréotype du groupe. Le stéréotype retenu dans ce mémoire est celui de la réputation d'infériorité des filles dans le domaine des mathématiques. Au-delà de tester l'effet de la menace du stéréotype sur la performance de filles en mathématiques, nous souhaitions d'une part examiner les émotions déclenchées en situation de menace du stéréotype avec l'hypothèse générale que ces émotions seraient différentes selon que les filles adhèrent ou non au stéréotype pesant sur leur groupe. D'autre part, nous souhaitions tester l'implication de ces émotions sur la performance de ces élèves. Soixante-quatre élèves de CM2 ont participé à cette étude et exécuté des tests de mathématiques selon une consigne rendant saillant le stéréotype d'infériorité des filles en mathématiques (consigne de menace du stéréotype) ou non (condition contrôle). Afin de mesurer les émotions déclenchées par cette situation menaçante, un questionnaire auto-rapporté a été soumis aux élèves, et ce avant l'exécution du test de mathématiques. Nos résultats ne nous ont pas permis de mettre en évidence l'effet classiquement observé de la menace du stéréotype sur la performance des filles au test de mathématiques. Ces dernières obtiennent en effet, de manière inattendue, de meilleurs résultats au test que l'ensemble des autres participants. De la même façon, aucune émergence de peur ou de colère n'a pu être mise en évidence. Néanmoins, les résultats révèlent un moindre ressenti de culpabilité chez les filles en condition diagnostique. L'ensemble de ces résultats est analysé sous le jour de la théorie du modèle de réussite (Marx & Roman, 2002). En effet, la présence d'un modèle féminin contre -stéréotypique (enseignante-expérimentatrice) semble avoir permis aux filles en condition diagnostique de préserver leur performance lors du test. Ce modèle par ailleurs explique également l'absence de peur et de colère, ainsi que la moindre émergence de culpabilité chez les filles en condition diagnostique, en induisant une nouvelle interprétation cognitive de la situation menaçante.