Tadjikistan 2003 : Menaces sur la réconciliation nationale

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Les nets penchants du président Emomali Rakhmonov pour une monopolisation du pouvoir ont conduit à une remise en cause, de fait, de l'esprit des accords de paix de juin 1997 qui reposaient sur une réconciliation nationale et le respect du multipartisme que l'autoritarisme du chef de l'Etat a réduit comme peau de chagrin. Ainsi, le référendum organisé le 22 juin 2003, avec la bénédiction de la quasi-totalité de l'opposition, aboutit, grâce à plusieurs amendements à la Constitution, à permettre au Président en exercice de prolonger son mandat jusqu'en 2020. Les intimidations et la répression dont a été victime le Parti de la renaissance islamique enlèvent toute illusion sur les chances d'une démocratisation rapide de ce pays dont l'économie a affiché, en 2002 et en 2003, des résultats plutôt satisfaisants. Les progrès des productions agricole et industrielle ne sont pas cependant en mesure de retenir une population qui souffre toujours d'une très grande pauvreté. L'émigration, surtout vers la Russie, demeure un phénomène endémique que les gouvernements, tadjik comme russe, ne sont guère enclins à légaliser. Les relations entre Douchanbé et Moscou, partenaire toujours incontournable, ont été marquées par la volonté des autorités tadjikes de se ménager une relative marge de manœuvre ; l'influence croissante des Etats-Unis en Asie centrale, qui s'accompagne d'un soutien financier conséquent, ne peut, dans une région aux équilibres fragiles, les laisser indifférentes.

Tajikistan Threats to National Reconciliation The clear propensity of President E. Rakhmonov to monopolize power effectively called into question the spirit of the June 1997 peace agreements based on national reconciliation and respect for the multi-party state that this authoritarian head of state increasingly dismissed. Several constitutional amendments in the June 22,2003 referendum, approved by nearly all of the opposition, permitted the President in power to prolonge his mandate until 2020. The intimidation and repression suffered by the Islamic Revival Party has destroyed any illusions with regard to the chances for rapid democratization in this country, which posted rather satisfactory economic results in 2002 and 2003. Progress in agricultural and industrial output is not, however, capable of holding back a population which still suffers from enormous poverty. Emigration, mainly to Russia, remains an endemic phenomenon which the Tajik as well as Russian governments are little inclined to legalize. Relations between Dushanbe and Moscow, an unavoidable partner, have been marked by the desire on the part of Tajik authorities to give themselves some margin of manoeuvre, while the increasing influence of the United States in Central Asia, accompanied by substantial financial support, must draw interest in this area of fragile equilibrium.

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