Allégresse, rire et effroi : les émotions ludiques dans la poétique des jardins italiens de la seconde moitié du XVIe siècle

Fiche du document

Date

2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Hervé Brunon, « Allégresse, rire et effroi : les émotions ludiques dans la poétique des jardins italiens de la seconde moitié du XVIe siècle », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.9gb1q7


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

À la Renaissance, les émotions ont été un terrain privilégié pour des discours théoriques que nous rattacherions aujourd’hui à deux grandes sphères : ce qui touchait à l’ « esthétique », à une pensée de la représentation littéraire et artistique et du plaisir qu’elles provoquent, telle que la construisaient la poétique, la rhétorique et la théorie de l’art, n’était pas forcément séparé – comme l’atteste le cas de Lorenzo Giacomini – d’une « psychologie » qui demeurait intégrée dans le champ plus vaste de la médecine et, d’une manière générale, de ce que l’on appelait alors la « philosophie naturelle ». Les modèles poétiques du rapport affectif au paysage (locus amoenus et locus horridus) se révèlent en fait conditionner la portée émotionnelle du jardin, les affetti ou états mentaux qu’il doit favoriser, sur lesquels insistent volontiers les témoignages contemporains. L’allégresse se double du rire, plus ou moins ambigu, dans le cas des représentations prosaïques et parodiques de scènes de genre et de l’immersion parfois violente que provoquent les scherzi d’acqua. Toutefois, dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’atmosphère du jardin oscille désormais entre diletto et terrore, accordant le plaisir de l’effroi comme à la Grotta Grande de Boboli. Si les émotions contrastées que doit susciter le jardin sont ludiques, c’est qu’elles reposent sur ce que la théorie littéraire nomme la « suspension volontaire de l’incrédulité » : le plaisir de l’illusion consentie, comme au théâtre, ainsi que le montrent les fêtes de cour et les célèbres intermèdes florentins orchestrés par Bernardo Buontalenti, le génial concepteur de Pratolino.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en