30 décembre 2022
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Jean Odelin Casseus, « Multipartisme en Haïti entre crises électorales et post-électorales », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.9hclau
Dans l’histoire des idées politiques en Haïti, les partis politiques n’ont pas eu trop de place jusqu’à la constitution de 1987 qui allait consacrer la liberté d’association. À cette époque, la création des partis politique suivait un ensemble de formalités ; la loi de 2014 a allégé complètement le processus. C’est ce qui a ouvert la voie à la création des partis de tout bord. Ces derniers augmentent en effectif tandis qu’ils n’ont, pour la plupart, aucune représentation réelle tant sur le plan politique que territorial. Mais quand il s’agit de négocier, ils font valoir leur droit, se trouvent une place autour de la table. Lors des élections, ils font alourdir le travail du conseil électoral pour aucun élu. Le multipartisme devrait être un indicateur d’une démocratie en santé, mais la façon que cela se manifeste en Haïti, il est considéré comme un générateur de crise troublant ainsi l’ordre démocratique. De ce fait, nous posons les questions suivantes : quels sont les facteurs qui expliquent l’incapacité de l’ensemble des partis politiques à trouver des solutions durables aux crises politiques du pays ? une question secondaire qui nous permettra de mieux saisir la problématique est de savoir quelles sont les causes réelles de la création d’autant de partis politiques ? A la question principale, nous avançons l’hypothèse que le nombre élevé des partis engendre des points de vue divergents sur les questions cruciales ; ce qui les empêche de jouer leur rôle respectif. Pour la seconde question, l’hypothèse serait le fait que les acteurs politiques sont peu compétents, il serait donc difficile pour eux de s’émerger dans de grandes structures politiques. Dans le cadre de cet article, nous allons démontrer le coût du multipartisme en Haïti et la façon dont ce dernier est un élément générateur de crise d’une part.