2007
Cairn
Albrecht Classen, « Gewaltverbrechen als Thema des spätarturischen Romans. Sozialkritisches in Wirnts von Grafenberg Wigalois », Études Germaniques, ID : 10670/1.9i1zyh
Contrairement aux hypothèses avancées jusqu’ici, Wigalois, le roman arthurien de Wirnt von Grafenberg doit bien être considéré comme une grande forme poétique du xiiie siècle. Dotée d’une surprenante autonomie, cette œuvre dépasse considérablement les normes que l’histoire littéraire reconnaît à l’époque médiévale « classique ». La fonction du roman ne consiste plus en effet à concentrer le récit sur le développement de la personnalité et du caractère propres à un protagoniste appelé à faire ses preuves aussi bien au plan social qu’au plan individuel, l’équilibre devant être maintenu entre vie privée et vie publique. La fonction principale de ce personnage est désormais de s’opposer aux fauteurs de violence avec pour objectif la restauration du droit et de l’ordre dans le royaume. Sans doute lui arrive-t-il encore de combattre les monstres traditionnels, les géants et les figures infernales, mais le défi auquel il s’affronte est d’apparaître comme le protecteur de victimes innocentes et abandonnées. Ce roman en vers, trop peu pris en considération à ce jour, se révèle être un espace fictionnel fascinant où débattre publiquement de la violence et de ses conséquences destructrices pour la société dans sa totalité.