La deuxième pandémie de peste. Gestion sanitaire d’une crise pluriséculaire

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Sacha Kacki et al., « La deuxième pandémie de peste. Gestion sanitaire d’une crise pluriséculaire », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.9ikehr


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Depuis le milieu du XIVe siècle et près de quatre siècles durant, l’Europe eut à faire face à des épidémies de peste récurrentes et meurtrières. En dépit de leur ignorance des causes de l’infection, les sociétés d’alors mirent progressivement en place des mesures individuelles et collectives de lutte contre la maladie, visant tant à s’en prémunir qu’à tenter d’en contrer les effets et les conséquences sanitaires.

La deuxième pandémie de peste : gestion sanitaire d'une crise pluriséculaire Sacha KACKI, chargé de recherche au CNRS, UMR 5199 PACEA Dominique CASTEX, directrice de recherche au CNRS, UMR 5199 PACEA Depuis le milieu du XIVe siècle et près de quatre siècles durant, l'Europe eut à faire face à des épidémies de peste récurrentes et meurtrières. En dépit de leur ignorance des causes de l'infection, les sociétés d'alors mirent progressivement en place des mesures individuelles et collectives de lutte contre la maladie, visant tant à s'en prémunir qu'à tenter d'en contrer les effets et les conséquences sanitaires. La crise sanitaire que nous traversons ces derniers mois nous rappelle avec brutalité le danger que représentent pour l'Homme les maladies infectieuses et les défis de sociétés que peuvent poser leurs expressions les plus exacerbées. Le fait n'est cependant pas nouveau. Les populations du passé furent, pareillement, confrontées à des épisodes épidémiques aux conséquences démographiques parfois dramatiques. La peste, en particulier, emporta des dizaines de millions de vies en Occident durant le Moyen Âge et l'Époque moderne, au gré des épidémies récurrentes qu'elle y causa entre le VIe et le VIIIe siècle (première pandémie), puis entre le XIVe et le XVIIIe siècle (deuxième pandémie). La seconde de ces crises pluriséculaires, mieux connue grâce à d'abondantes sources textuelles, est restée dans les mémoires pour sa vague initiale, la tristement célèbre Peste noire (1346-1353). En l'espace de 5 ans, cette épidémie colonisa l'ensemble des territoires européens, entrainant dans son sillage mort et désolation. Elle ne fut toutefois que la première d'une longue série et l'Europe eut à affronter, des siècles durant, les résurgences régulières de la maladie. Confrontées à une affection dont elles ignoraient tant la cause (la bactérie Yersinia pestis) que le mode de propagation (la piqûre de puces s'étant précédemment nourries sur des rongeurs infectés), les populations médiévales et modernes vécurent pour des générations dans la crainte de ce fléau. Pour autant, elles ne restèrent pas sans réaction face à la maladie et tentèrent, avec leurs moyens, d'en combattre la propagation et les effets délétères. Prophylaxie et traitements médicaux Convaincus de l'origine divine de la maladie, de nombreux contemporains de la Peste noire virent leur unique espoir de salut dans des actes de dévotion et de pénitence, telle la participation à des processions religieuses ou à des fraternités dédiées au soin des malades et à l'inhumation des victimes. D'autres, plus pragmatiques (ou individualistes), décidèrent de prendre la fuite à l'approche du mal. Cette attitude, bien souvent l'apanage des plus fortunés, fut probablement salvatrice pour certains, mais elle contribua aussi à disséminer la maladie vers des territoires jusqu'alors épargnés.

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