Les échanges commerciaux entre l’Allemagne et la Chine : concurrents ou partenaires ?

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La Chine est le partenaire économique le plus important de l'Allemagne en Asie et à l'inverse, l'Allemagne est le principal partenaire commercial de la Chine en Europe. Des exemples et des études chiffrées récentes dans cet article illustrent les changements qui sont survenus dans les relations germano-chinoises ces dernières années.Jan Mertens-Lafay analyse de nombreux exemples prouvant que l’industrie chinoise se trouve en concurrence frontale avec l’industrie allemande. Cependant, la peur d’une prise de contrôle chinoise sur les entreprises allemandes est injustifiée. Certes, les Chinois investissent en Allemagne, mais moins que par le passé et moins que dans d’autres pays. Il ne faut donc pas diaboliser les entreprises chinoises qui pratiquent des investissements directs à une ampleur moindre que que ceux des Allemands en Chine, tant en nombre qu’en valeur. Cependant, les investissements de la Chine en Allemagne suivent en grande partie la stratégie de politique industrielle du gouvernement chinois, le Made in China 2025.Les entreprises allemandes doivent plutôt se préparer à faire face à la montée en puissance des entreprises chinoises de demain qui sont en train de devenir, elles aussi, des leaders de l’innovation. La concurrence est de plus en plus rude pour les entreprises allemandes des domaines de l’industrie traditionnellement puissante à l’export : les machines-outils et l’automobile. Il ne s’agira alors plus seulement d’importer des textiles ou des produits intermédiaires à faible valeur ajoutée mais aussi des produits concurrents directs de l’industrie allemande comme les voitures électriques et les machines-outils. En ce sens, le manque d’investissements en Allemagne risque de se faire cruellement sentir dans la concurrence de plus en plus frontale des entreprises allemandes face aux entreprises chinoises dans leurs domaines de compétence privilégiés.

China is Germany's most important economic partner in Asia and, conversely, Germany is China's main trading partner in Europe. In this article, examples and recent quantitative studies illustrate the changes that have taken place in German-Chinese relations in recent years.Jan Mertens-Lafay analyzes numerous examples proving that Chinese industry is in direct competition with German industry. However, the fear of a Chinese takeover of German companies is unjustified. It is true that the Chinese invest in Germany, but less than in the past and less than in other countries.Chinese companies’ interest in German companies should not be demonised; they make direct investments on a smaller scale than those of the Germans in China, both in number and in value. However, China's investments in Germany largely follow the Chinese government's industrial policy strategy, “Made in China 2025”.Rather, German companies must be ready to face the the upsurge of Chinese companies in the foreseeable future, companies which are also becoming leaders in innovation. Competition is increasingly fierce for German companies in the traditionally powerful export industry: machine tools and the automotive industry. It will no longer be a matter of only importing textiles or intermediate products with low added value, but also of products in direct competition with German industry such as electric cars and machine tools. In that respect, the lack of investment in Germany is likely to be sorely felt in the increasingly head-on competition between German companies and Chinese companies in their privileged areas of competence.

ZusammenfassungChina ist Deutschlands wichtigster Wirtschaftspartner in Asien und umgekehrt ist Deutschland Chinas wichtigster Handelspartner in Europa. Beispiele und aktuelle Zahlen in diesem Artikel veranschaulichen die Veränderungen der deutsch-chinesischen Beziehungen in den letzten Jahren.Jan Mertens-Lafay analysiert zahlreiche Beispiele, die belegen, dass die chinesische Industrie in direktem Wettbewerb mit der deutschen Industrie steht. Die Angst vor einer chinesischen Übernahme deutscher Unternehmen ist jedoch nicht gerechtfertigt. Die Chinesen investieren zwar in Deutschland, aber weniger als in der Vergangenheit und weniger als in anderen Ländern. Chinesische Unternehmen, die nach Anzahl und Wert in viel geringerem Umfang Direktinvestitionen tätigen als die Deutschen in China, dürfen nicht dämonisiert werden. Chinas Investitionen in Deutschland folgen jedoch weitgehend der industriepolitischen Strategie der chinesischen Regierung, Made in China 2025.Deutsche Unternehmen müssen sich vielmehr darauf vorbereiten, sich dem Hochlauf der chinesischen Unternehmen von morgen zu stellen, die auch im Innovationsbereich führend werden. Der Wettbewerb für die deutschen Unternehmen in der traditionell starken Exportindustrie wird immer härter. Es geht nicht mehr nur um den Import von Textilien oder Zwischenprodukten mit geringer Wertschöpfung, sondern auch um direkte Wettbewerber der deutschen Industrie wie Elektroautos und Maschinen. In diesem Sinne dürfte der Mangel an Investitionen in Deutschland im zunehmend direkten Wettbewerb deutscher Unternehmen gegen chinesische Unternehmen in ihren privilegierten Zuständigkeitsbereichen spürbar sein.

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