Regarder-Voir : les rêveries du marcheur-photographe solitaire

Fiche du document

Date

2014

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Grégoire Bienvenu, « Regarder-Voir : les rêveries du marcheur-photographe solitaire », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.9j8g7f


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

La conséquence majeure de l'indétermination axiologique de l'image photographique actuelle est de permettre d'interroger une nouvelle fois la question du regard. Qu'est-ce que regarder, qu'est-ce que voir ? On pourrait aussi formuler autrement cette question : qu'est-ce que regarder veut dire, qu'est-ce que voir veut dire ? Cette problématique se trouve dans mon travail plastique et conduira ma réflexion dans ce mémoire autour des questions du mouvement, de la marche, de l'errance, du nomadisme et de l'absence de but comme démarche. C'est à nouveau cette question du regard, du mouvement et du sens qu'on leur attribue dans un rapport du corps au monde qui l'environne qui sera abordée sous l'angle d'une certaine phénoménologie. Regarder-Voir, un double verbe ou un verbe double pour qualifier une démarche qui oscille en permanence entre description et enquête, entre définition et examen. C'est ce statut mobile, cet aller-retour constant, cette ondulation que peut ressentir le sujet face au visible qu'interroge, donc, ma pratique. Cette notion de Regarder-Voir me semble pertinente aujourd'hui parce qu'elle examine, comme je l'ai évoqué plus haut, la question de l'indétermination axiologique de l'image photographique actuelle et plus largement de notre rapport optique au monde qui nous entoure. On comprendra que le Regarder-Voir est une problématique qui renvoie à la question du focus ou plutôt à sa contradiction. Étymologiquement, focus (lat. foyer) est le lieu où plusieurs choses se concentrent. En photographie, on l'emploie pour faire le point, rendre le réel dans son maximum de netteté. Dans notre acception, il est justement question de réfléchir sur la complexité et la perplexité du visible et sur l'irrésolution de la vision. Regarder-Voir ne serait donc pas la capacité de voir (ou de regarder) au carré mais bien plutôt celle - on l'a dit - de voir double, c'est-à-dire d'étendre notre champ de vision, non pas vers une plus grande définition mais bien plutôt sur une plus grande plage d'incertitude. Voir double, strabus au lieu de focus, voilà quel serait l'enjeu du Regarder-Voir. Ce type de regard atteint au cours de longues déambulations dans une nature indifférente, oscillant par principe et en permanence indéterminé, sera explicité en considérant l'attitude - la démarche - qu'il commande ou qu'il provoque. En effet, ce mémoire, s'il est le lieu d'une réflexion sur les notions de regard et de vue, sera aussi le lieu de la définition d'une attitude au monde qui ouvre ou actualise - plus exactement encore - qui renforce notre participation à celui-ci. Finalement, Regarder-Voir ne serait peut-être qu'une nuance supplémentaire d'une relation esthétique que le corps entretient au monde, obtenue par une pratique artistique.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en