2020
Cairn
Michel Boucly et al., « L’Europe agricole au défi de sa souveraineté protéinique », Annales des Mines - Réalités industrielles, ID : 10670/1.9kgrru
L’Union européenne est la seule grande puissance agricole ‒ avec la Chine ‒ à dépendre du reste du monde pour répondre à ses besoins en matières riches en protéines. Elle ne produit que 35 % de sa consommation et ce déficit engendre des importations élevées de soja OGM en provenance des Amériques. La France couvre 63 % de ses besoins grâce notamment à la contribution de sa filière oléoprotéagineuse qui produit conjointement des huiles et des protéines. Cette dépendance protéinique est un risque qui pèse sur le secteur agricole et alimentaire depuis l’après-guerre et qui pourrait devenir critique, dans les décennies à venir, en raison d’une forte demande soutenue et de la rareté de la ressource en protéines durable. Des leviers existent pourtant pour conquérir une plus grande souveraineté protéinique. La Ferme La France ‒ la filière oléoprotéagineuse en particulier ‒ porte cette ambition de longue date et concourt déjà activement à cet objectif. Il reste à donner un nouvel élan à ces ambitions par un réinvestissement politique de la souveraineté protéinique en France et en Europe.