Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/hdl/2441/er511386991qqqd0omufmfb20
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Nonna Mayer et al., « Évolution et structures des préjugés : Le regard des chercheurs - Chapitre II.V. Les préjugés anti-Roms », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.9kxa1h
1ères lignes : 2019 a été une année difficile pour les Roms en France. Certains des préjugés les plus vieux et infondés ont recommencé à circuler et à alimenter des formes d’action très violentes. En Seine-Saint-Denis, en mars, suite à des messages circulant au sujet d’enlèvements présumés d’enfants par des Roms conduisant une camionnette blanche, des actes extrêmement graves (agressions et attaques) se sont intensifiés. Les motifs évoqués dans les rumeurs renvoient à des « rapts d’enfants » et des « trafics d’organes ». Bobigny, Clichy-sous-Bois, Montreuil, Bondy, Colombes, Montfermeil, St Ouen, Champs-sur-Marne, Aulnay et Sevran... Plus de trente-sept attaques sur deux semaines ont été recensées. Les attaques ont été provoquées par une rumeur raciste relayée par des millions de messages dans les réseaux sociaux. Le prétendu enlèvement d’enfants par des « Tsiganes » est un sujet bien présent dans l’imaginaire général. Des « simples » processus de catégorisation raciste qui ont activé un schéma stéréotypé. Face à la gravité de ces évènements, la réaction des associations des Roms a été forte, mais sans suffisamment d’alliés pour contrecarrer la haine raciste.