La Première Guerre aérienne: Transformation d'une innovation technique en instrument en combat

Fiche du document

Date

13 mai 2022

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Damien Accoulon, « La Première Guerre aérienne: Transformation d'une innovation technique en instrument en combat », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.9m8af2


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

L’histoire de la Première Guerre aérienne est restée longtemps écrite par des officiers aviateurs, ayant le plus souvent appartenu au personnel navigant. Excessivement focalisés sur les pilotes, ces hommes tenaient pour évidente la centralité de l’arme aérienne dans la guerre moderne. Restaient aux marges du récit des opérations ceux qui ne tenaient pas les commandes, soit des appareils, soit des escadrilles. Ce choix était aussi dicté par les sources disponibles : ayant concentré les attentions médiatiques et produit l’essentiel des témoignages, chefs et pilotes recueillaient le fruit de leurs efforts, éclipsant dans leur ombre les anonymes sans voix.L’ouverture progressive de perspectives depuis les années 1980 a accompagné l’exhumation de témoignages apportant une épaisseur nouvelle à notre compréhension de la Grande Guerre dans les airs. Plus globale, cette histoire se veut aussi plus inclusive, en intégrant notamment ceux qui furent appelés les « rampants » – personnels non-navigants de l’aéronautique militaire et autres territoriaux, qui ne doivent plus être exclus de « l’épopée des ailes » en tant qu’ils en composent une part essentielle : à l’armistice du 11 novembre 1918, l’Aéronautique aurait compté, selon le SSEA Jacques-Louis Dumesnil, près de 150 000 hommes dont seulement 12 000 pilotes, 4 000 observateurs et bombardiers, 2 000 officiers aérostiers. Sans doute plus exact, le rapport Marin évoque 51 000 combattants et 15 000 non-combattants au 1er octobre 1918, sur un total de plus de 2,6 millions de mobilisés. Ce sont ces hommes et, plus rarement, ces femmes, qui rendaient quotidiennement possibles le vol des appareils, objets de tant de fascination.Le caractère composite de l’arme aérienne pendant la Grande Guerre constitue une originalité de son étude. L’aérostation liée au génie, l’aviation maritime à la Marine, l’aéronautique militaire tiraillée entre artillerie et génie tout en intégrant des effectifs issus de la cavalerie et de l’infanterie : les influences furent nombreuses qui impactèrent l’arme en formation, bientôt dotée de traditions. Dans quelle mesure cette guerre doit-elle être regardée comme la matrice de la nouvelle « armée de l’air » annoncée par certains auteurs dès 1915 ?Proposée pour devenir la 5e arme en 1917, l’aviation connaît une relative institutionnalisation dans cette épreuve du feu qu’est la Grande Guerre où l’armement, le recrutement, les stratégies évoluent et esquissent les contours de doctrines. En 1918, à peine 3% des effectifs sous les drapeaux servaient effectivement dans l’aéronautique militaire. C’est certes peu en comparaison du reste des mobilisés, mais beaucoup à l’échelle de l’arme qui n’avait jamais tant compté. Ses appareils volent 2 fois plus vite, 3 fois plus loin et 5 fois plus haut au moyen de moteurs près de 4 fois plus puissants qu’à l’été 1914. Ses membres ont appris un « métier » qui évolue constamment avec la guerre. Ils participent à acculturer une partie significative de la population française à l’arme aérienne et à ses possibilités, de sorte que personne ne peut plus ignorer la réalité militaire de l’aéronautique en sortie de guerre.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en