2024
Cairn
Jedediah Sklower, « Les fêtes de la jeunesse communiste : mobilisation militante et ouverture culturelle (1954-1981) », Terrains & travaux, ID : 10670/1.9mp5kt
Le mouvement communiste a tôt érigé un puissant dispositif festif syncrétique, qui a trouvé sa forme la plus accomplie dans le modèle de la Fête de L’Humanité. Dans l’après-guerre, le dense réseau des fêtes communistes met en branle l’ensemble du conglomérat rouge, manifestant sa puissance politique ainsi que son autorité dans le champ culturel. Alors que les formes de la mobilisation militante à l’occasion des fêtes de la Jeunesse communiste (JC) sont relativement stables, leurs contenus culturels évoluent tout au long du second xxe siècle, des dernières « fêtes champêtres » au tournant des années 1950 aux grandes fêtes nationales des années 1970, censées illustrer l’ aggiornamento de la JC et la marche confiante des forces de gauche vers la conquête du pouvoir. Par étapes, la JC s’ouvre aux nouvelles formes culturelles, se convertissant partiellement au principe de démocratie culturelle, concurrent des options « démocratisatrices » du mouvement communiste depuis les années 1930, au risque d’une festivalisation et d’une dilution de son identité sociale et politique.